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Mar
8

Chemins de Compostelle: la Via Podiensis, du Puy-en-Velay à Saint-Jean pied de Port (3)

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Au Moyen-âge, les Pèlerinages attiraient un nombre surprenant de voyageurs venant de tout l’occident chrétien. Un des plus grand flux venait d’Allemagne, de Suisse, d’Autriche et de Bourgogne. Le chemin le plus direct vers la Galice et Compostelle passait alors par le Puy en Velay et le Massif Central.

Les pèlerins venant du nord de la France, d’Angleterre et même d’Irlande, empruntaient quant à eux plutôt les autres « chemins de Compostelle », passant par Tours ou Vezelay. Tous se rejoignaient ensuite à Ostabat, non loin de la frontière espagnole, avant de continuer par le « Camino Francès » jusqu’à la basilique de Compostelle.

Nous allons pour cette fois privilégier le chemin qui part du Puy en Velay vers le Col de Roncevaux. Il se confonds avec notre GR 65, remarquablement bien documenté, ce qui permet un cheminement facile et sûr. C’est aussi le plus utilisé par les randonneurs, le plus associé à notre mythe du « Chemin de Compostelle« .

Les autres « chemins », depuis Vezelay, Arles, Paris ou même le Mont-Saint-Michel feront ensuite l’objet d’un autre article.

Si vous êtes au Puy-en-Velay en saison, entre avril et septembre, vous croiserez une foule de randonneurs. En effet, un grand nombre de GR magnifiques rayonnent autour du Puy.

Du GR 65 en provenance de Genève arrivent les pèlerins qui se dirigent vers Saint Jacques. Le Chemin Stevenson s’en va lui vers Saint Jean du Gard, en passant par la Lozère. Le chemin de Saint Régis fait une splendide boucle de plus de 250 kms en haute Ardèche. Citons encore le nouveau GR 40 qui conduit vers les majestueux Volcans du Velay dans une nature magnifique.

Direction Saint Jacques de Compostelle donc, par la Via Podiensis: 750 kilomètres jusqu’à la frontière espagnole à Saint-Jean Pied-de-Port.

La Via Podiensis ne suit pas nos modernes grandes routes actuelles; elle passe par des chemins et des villages oubliés, plus « marchants », mais moins « roulants ». Certains sont d’anciennes voies romaines, d’autres des cheminements encore plus anciens, gaulois ou celtes.

Tout au long de ce « chemin », vous trouverez une suite continue de Gîtes et de Chambres d’hôtes ; ce pèlerinage est adapté à tous les rythmes de marche, rapide ou plus lent, sportif ou religieux. Même s’il faut « marcher », le plus important pour nos modernes marcheurs reste la motivation, ainsi que le fait d’avoir, ou de « prendre le temps » …!!!

Nous allons croiser les principaux bourgs suivants :
Saint-Privat, Monistrol, vers l’allier; puis Saugues, Saint-Alban-sur-Limagnole dans la sauvage et grandiose Margeride; Aumont, dans l’Aubrac et son air vif et sévère; nous rejoignons ensuite Nasbinals, et continuons vers Espalion, traversée par le Lot.
On suit la rivière vers Estaing et Golinhac pour se diriger vers un des points forts du parcours, Conques.
Les étapes suivantes se font dans un paysage plus «civilisé»: Decazeville, Figeac, Cajarc, avant d’atteindre la belle ville de Cahors.
A partir de là, le climat change pour devenir Atlantique: Lauzerte, Moissac, Auvillar, Miradoux, Lectoure, Condom, les villages se succèdent, le pays est plus doux.
Le chemin continue: Aire sur Adour, Arthez, Navarrenx, Saint-Palais, Ostabat.
A Ostabat, plusieurs cheminements venant de toute la France ou l’Europe chrétienne se rejoignent pour ne former plus qu’une seule route; le nom de « Gibraltar » est resté à ce lieu.
Pour atteindre la frontière, ne restent que Saint-Jean-Pied-de-Port avant l’ascension des Pyrénées jusqu’à 1430 mètres, pour redescendre vers Roncevaux, vers l’Espagne et plus loin la Galice.

A la semaine prochaine sur les chemins de Compostelle !

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Les Chemins de Compostelle: un peu d’histoire (1)
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28

Les chemins de Compostelle: la préparation au pélerinage (2)

Coquille St-Jacques

Sur le départ vers les chemins de Compostelle, vous avez donc votre matériel de randonnée, un sac ne dépassant pas les dix kilos fatidiques, la liste des gites et chambres d’hôtes sur votre trajet, le plan du chemin à suivre et … beaucoup de courage et d’enthousiasme??

Certains prendront en sus leurs Crédenciales », un « Carnet du Pèlerin », destiné à recueillir la collection des tampons à faire apposer dans chaque village traversé.

Au Xème siècle, les « Jacquets » étaient équipés quant à eux très simplement: un long bâton de marche et de défense auquel était accrochée la besace, des sabots ou des chaussures qui aujourd’hui nous paraitraient bien sommaires, une grande pèlerine qui servait aussi de couverture à l’étape, et un vaste chapeau à grand rebord.

Il était aussi d’usage de porter un coquillage, une « coquille Saint-jaques », comme un gage d’appartenance ou un signe de reconnaissance. D’aucuns continuent d’ailleurs de perpétuer cette tradition aujourd’hui: on retrouve ainsi souvent des coquilles Saint-Jacques sur les sacs à dos ou le long des sentiers.

En ce temps là, la nourriture dans les hospices et autres haltes était fort simple, roborative et peu variée : bouillie de seigle et d’orge au lard longuement cuite dans une vaste cuve noire au dessus de la cheminée de la salle commune sombre, du pain noir, parfois un oignon, de l’eau de la source voisine. Chacun avait sa cuillère en bois, son assiette et se servait autour de la table commune.

Souvenons-nous que la marche était alors le moyen de déplacement le plus usité: parcourir 30 à 40 kms par jour à pied était une journée normale, même si on rencontrait parfois sur les chemins de pauvres bourriques chargées, qui d’une vieille grand mère, qui d’une montagne de colis disparates…

Seuls les Seigneurs et les soldats se déplaçaient à cheval. Pour les autres, il fallait marcher.

En fait, tous ces « Jacquets » étaient portés par l’énorme élan mystique du moyen age. La vie, les risques du voyage, les intempéries, le temps qui passe n’étaient rien pour eux: seuls comptaient Dieu et son disciple Jacques.

Au XIIème siècle déjà on trouvait des  « Guides du Pèlerin» décrivant ce Chemin de Compostelle et ses principales haltes, entre Genève et Compostelle: on en a retrouvé un manuscrit… en latin!!

Je vous propose quant à moi une sélection de lectures un peu plus actuelles, tant sur l’histoire de ce pèlerinage que des guides, récits et beaux livres sur ces chemins de Compostelle afin de préparer votre pèlerinage, entre itinéraire, étapes à prévoir et haltes du soir…


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21

Les Chemins de Compostelle: un peu d’histoire (1)

Camino Francès - Saint Jacques de Compostelle

Nos GR modernes – chemins de Grande Randonnée – nous promènent dans notre belle France, à la découverte de paysages et de monuments, mais aussi sur les pas de nos grands ancêtres. Parmi les plus connus, le Pèlerinage de « Saint Jacques de Compostelle » est un mythe qui parle à beaucoup, fait tourner la tête et relever le regard:

C’est un beau, un vrai défi dans notre monde motorisé et informatisé que de faire à pied le pèlerinage de Compostelle, en partant du Puy-en-Velay via le massif central et en direction de la frontière espagnole, par le col de Roncevaux.

En dehors du challenge personnel et physique que cela représente, c’est une manière de sortir du monde moderne, stressé et pressé. Vers le lent cheminement dans la nature, vers un but ancestral, un but de vie. Cela raccroche l’homo technicus agité que nous sommes devenus aux vrais valeurs de notre histoire, à la nature simple, belle et lente.

Le pèlerinage de Saint Jacques de Compostelle est né vers l’an 800, soit pour vous situer dans le temps du temps du Couronnement de Charlemagne, 3 siècles et demi après la chute de l’empire romain…

Vers l’an 800 donc, un certain Pélagius aurait découvert dans un improbable bourg du fond de la Galice, Compostelle, une tombe qu’il aurait identifié comme étant celle de l’apôtre Jacques, le frère de Jean l’évangéliste.

Est ce probable ou même possible? Peu importe en fait, car le principal pour les gens de ce temps, et pour nous d’ailleurs, c’est le résultat. En effet, les Pèlerinages font alors partie intégrante de la vie religieuse de ces temps reculés si attachants.

Une Tradition fort ancienne, antérieure à cette « découverte », faisait d’ailleurs déjà de Jacques l’évangélisateur de l’Espagne. Jacques l’apôtre était le fils de Zébédée; Il faisait partie de ce qu’on nommerait aujourd’hui le premier cercle de Jésus, les « 12 », d’où son importance dans l’imaginaire des pèlerins du moyen-âge. C’était aussi un simple artisan pêcheur avec son père sur le lac de Galilée, au nord de la terre sainte, la Palestine.

Jésus l’aurait appelé « Boanerges », ce qui signifiait  » Fils du tonnerre ». Un caractère fort, une personnalité, ce Jacques!!!

On construit donc une église pour honorer la tombe de l’apôtre, on s’agite beaucoup dans les couvents, tout cela se sait, étonne, enthousiasme, et le sentiment mystique très développé de l’époque fait le reste: Il attire des foules serrées de pèlerins de toute l’Europe chrétienne très mystique d’alors et le pèlerinage ne s’est, de fait, plus arrêté depuis.

A la semaine prochaine sur les chemins de Compostelle !


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Déc
16

Le Pays de Saumur: Chateaux, Loire et souvenirs du Moyen-age

Souvenirs de Vacances: Nous sommes installés dans le paisible Camping à la ferme de Lenay, au bord du Thouet, nonchalante rivière qui rejoint doucement la Loire à Saumur. Charme de l’eau lente où les canards et les huppes font le spectacle vers la vieille barque bleue, sous les arbres qui se penchent.

A deux kilomètres, en haut d’un promontoire de grès blanc, Montreuil-Bellay est une enceinte aux curieuses pierres en diamants qui court autour du bourg. Des maisons blanches et fleuries, construites et comme sculptées dans la fragile pierre de Tuffeau, nous conduisent au Château.

Il est grand ce château, avec des tours élancées, des fossés profonds, une belle chapelle, des cuisines incroyables. En dehors des circuits touristiques, il nous est un peu réservé. Comme le disait Ronsard en parlant de la « douceur angevine », on s’y sent au calme, en paix.

Sur une autre petite hauteur, on trouve le Puy Notre Dame. Dans la grande rue, avez-vous vu en levant le nez les enseignes des magasins? En fer découpé, des personnages naïfs nous montrent le travail de leurs « patrons »: coiffeur, aubergiste, tailleur, notaire…  Peu de gens savaient lire au temps des rois!!

Massive mais élancée, la Cathédrale est étonnante de grandeur majestueuse. Certains disent qu’au Moyen Age c’était un des relais sur le chemin des Pèlerinages vers Saint Jacques de Compostelle et vers le Mont Saint Michel. (les « Jacquets » et les « Miquelots »).

En fait, il n’existait pas alors de «Chemins de Compostelle»: c’étaient  des routes et chemins qui permettaient de se rendre en Espagne, vers le lointain royaume de Galice. Parmi ces voyageurs, chevaliers, soldats, marchands, artisans, clercs, … des pèlerins étaient sûrement partis explicitement pour vénérer les reliques de Saint Jacques, accomplir un vœu, obtenir une grâce … Mais ils empruntaient les chemins de tout le monde, comme nous aujourd’hui!!.

Au détour d’une ruelle, une «champignonnière» est creusée dans le Tuffeau, roche tendre et blanche. Il y fait frais et sombre; les champignons grandissent là par rangées serrées, à l’ombre humide d’un fond de cave. C’est magique, cette production sous la terre!!!

La route descends vers la Loire et Saumur. Perché en haut de son rocher posé bord du fleuve, le magnifique château de Philippe Auguste accroche le regard. L’accès, par un parc surplombant le fleuve, est loin de la fièvre de Saumur la touristique. Fenêtres à la française, pont levis, tours de gardes, le dépaysement est …royal !!

Deux choses à faire ici: baladez-vous le long de la Loire; elle semble musarder dans la plaine, prendre son temps ; les îles changeantes, les oiseaux au raz de l’eau voguant sur le calme du temps qui passe, les bouquets d’arbres perdus au milieu du fleuve.. Tout ici est douceur et beauté.

Autre curiosité à ne pas rater, le Musée des Blindés. Ce sont les successeurs des lourds chevaux des charges de cavaleries de nos fiers Chevaliers du Moyen-age.

Il est vraiment impressionnant de voir l’ingéniosité et l’acharnement des hommes qui travaillent sans relâche depuis la nuit des temps à pouvoir mieux s’entre-tuer, avec honneur dit -on, mais sûrement avec de plus en plus d’efficacité folle !

A la semaine prochaine.