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Juin
7

Balade dans le massif de la Chartreuse, en Isère

Joel nous emmène en balade dans le massif de la Chartreuse, entre Grenoble et Chambéry. Entre monastère, tartes aux myrtilles et randonnées aux milieu des marmottes sifflantes, ça donne des envies d’escapade, non ?

Rando Balme de l'air (Chartreuse / Isère (38) / France) le 28-12-2008

Nous sommes à Saint-Egrève, banlieue verte au nord de Grenoble.
Au pieds du massif du Néron, la chute d’eau de la mini centrale électrique de La Monta. Le canal d’amenée est touffu ; il court à flanc de montagne, avec de toutes simples vannes en bois qui fuient. En 1910, c’était la source des premières lampes électriques du village.

On quitte la vallée et son agitation vers le Col de la Charmette pour se retrouver dans le calme solitaire du massif retiré, choisi en son temps par Bruno, fondateur de l’ordre monastique des Chartreux.
A droite, un curieux rocher domine la route, l’Aiguille de Quaix. C’est LA ballade en montagne des tout débutants: facile mais rocheuse, et sympa pour les enfants.
La route grimpe durement avant d’atteindre le col. Une prairie, des vaches qui broutent le temps qui passe, et… des mouches!

Au bout du chemin, le chalet-bar du CAF et un petit oratoire qui marquait le territoire des pères Chartreux. Aujourd’hui, il est gardé par deux vaches rousses aux yeux interrogateurs.
Dans les années du début de l’automobile, c’était là un but de promenade apprécié des grenoblois: plein air, tarte aux myrtilles, moteurs surchauffés, randonnées en famille, bouquets de fleurs des champs…. Nous allions alors vers une montagne au nom chantant, le « Charmant Son »; le chemin monte doucement au milieu des gentianes et des boutons d’or, comme une invite aux promeneurs.

L’été, vous y entendrez le sifflement des marmottes, bien présentes sur ces hauteurs ; la belle saison est courte ici, la nature explose ; vite, il faut en profiter !!! Depuis le sommet, la vue circulaire est un régal pour les yeux : le Mont Blanc, la vallée du Rhône, les grandes alpes, les villes , petites, en bas ….

Après le col, une gorge resserrée de calcaires suspendus dans une sombre forêt fraiche de sapins noirs. Nous voilà au pays des Chartreux, lieu de recueillement et de calme solennité.
L’empreinte de leur présence est partout: le pont Saint Bruno qui franchit la gorge au détour d’une falaise précède l’ancienne Chartreuse (annexe) de Currière. Jeunes, nous y faisions des camps scout d’été… souvenirs forts d’amitié de jeunesse !

En remontant le cours du « Guiers mort », nous voilà en bas de la prairie pentue qui monte au fameux couvent de la Grande Chartreuse.
Ces bâtiments perdus dans la montagne vide, ces hommes retirés du monde, sont une question, un étonnement, une tape sur l’épaule du passant pressé : pourquoi sont-ils ici, pour si longtemps, retirés mais en groupe, comme ça ? Quelle est leur vie, la vie ??

La petite ville de Saint Pierre de Chartreuse est le modèle des villages de vacances d’« avant » : ballades en montagne, fleurs à profusion, anciens hôtels aux noms des familles locales, fontaines bouillonnantes sur les places, et le calme serein des pays préservés.

Par le col du Cucheron, on atteint le deuxième « Guiers », le Guiers vif ; il prends sa source dans le « Cirque de Saint Même ».
Il faut s’arrêter dans ce lieu magique, fréquenté par les amateurs de randonnées en Chartreuse. Le Cirque est entouré d’une impressionnante enceinte de hautes falaises qui domine la plaine clairsemée de sapins. Trois aigles font inlassablement des ronds dans l’air, de magnifiques cascades s’élancent en scintillant pour alimenter le Guiers vif en un réseau de ruisseaux chantants.

Puis la rivière traverse toute la Chartreuse par des gorges fantastiques, secrètes, tortueuses, torturées. Prenez votre temps, ce lieu est magnifique.
Après la Fourvoirie, ancienne usine métallurgique des chartreux (ce sont eux qui armaient les croisades!!!), nous voici de retour au jour et à la lumière: la sortie de la montagne!

C’était un beau moment, non ??

Mar
5

Compostelle 8 – La fin du pèlerinage et la montée vers l’Espagne

IMG_0641.JPG

Montréal Nous sommes entre les Landes et le Lot-et-Garonne, dans un paysage agréablement vallonné.
Rendez-vous directement vers l’imposante église Sainte Marie, pour deux choses à voir: une belle mosaïque romaine, ce qui est rare, et la place à la sortie de l’église qui est adorable !!!!
Pour le reste, il me semble utile de faire une visite à la Villa romaine de Séviac. Elle est bien conservée, en particulier tout l’appareil thermal qui est remarquable.

Navarrenx Petite ville relais sur la route de notre pèlerinage, les monuments y sont finalement peu convaincants.
L’église Saint Germain d’Auxerre mérite cependant le détour: les masques humains sur les bas-cotés y sont curieux.
Navarrenx est en revanche le lieu de mémoire de D’Artagnan, ce célèbre mousquetaire du roi qui a inspiré le roman «Les trois Mousquetaires». C’est en effet lui qui commandait le fort de la ville, au nom du Roi.

Ostabat-Asme C’est un tout petit bourg esseulé dans la campagne vallonnée des landes… Petit certes, mais très important pour nous ! Ne ratez pas ce carrefour, où se rejoignent les différents « chemins de Compostelle » venant du Puy, bien sûr, mais aussi de Tours et de Vezelay. C’est ici que les pèlerins partis d’Angleterre, du nord de la France ou encore de Hollande, rejoignaient les Bourguignons, Suisses et les Allemands.

Ils se retrouvaient donc tous pour continuer ensemble vers Gavarnie et l’Espagne, à un croisement de chemins dans la campagne qui a gardé le curieux nom de «Gibraltar».
Au croisement, une stèle discoïdale marque l’endroit de sa présence insolite.

Saint Jean Pied de Port C’est la dernière ville française avant d’escalader la montagne en direction de Gavarnie et de l’Espagne.
Ici, la présence des randonneurs pèlerins est manifeste: Peu de rues sans un refuge, un gîte, ou encore une coquille « Saint Jacques » clouée sur la porte …
La ville est belle. Je rêve d’y rentrer par le vieux pont « romain » qui a dû voir passer tant de pèlerins depuis des siècles !!!!
La Citadelle vaut votre attention, surtout pour le site, de toute beauté. Les amateurs de bâtiments militaire y trouveront également leur compte…
Les vieilles rues piétonnes, resserrées, ont un style basque bien agréable.
Même si vous ne faites pas la randonnée sur les sentiers de Compostelle, vous trouverez ici le Gîte et le couvert, et ce de bien belle façon.

Après Saint Jean Pied de Port, on passe le « port » – le col – de Roncevaux pour redescendre vers l’Espagne, en direction de la Galice et de Compostelle.

La France est décidément bien belle à visiter !!!! Et cette randonnée le long de la Via Podiensis depuis le Puy en Velay jusqu’aux Pyrénées est très attachante !!!!

A bientôt pour d’autres balades…

A lire aussi: toute la série d’articles sur notre randonnée sur les chemins de Compostelle.

Jan
17

Randonnée dans le cirque de Mafate, à la Réunion – En famille

La première partie de notre randonnée dans le cirque de Mafate à la réunion nous avait amené de la canalisation des orangers à Roche plate… Voici la suite:


Après une nuit de rêve dans ce gite situé en plein cœur du Cirque de Mafate, sur l’ile de la Réunion, le lever est matinal et sans courbatures.

Nous prenons le petit déjeuner au frais du matin avec un oiseau rouge – un « Cardinal » – sur la rambarde. Une belle balade nous attend aujourd’hui encore, le rêve!!!
Nous repartons joyeux et fringants: la journée va être « solide », alors courage, et démarrons tôt.

Après « une heure de plat mafatais » (= deux bonnes heures de grimpettes et de dégringolades), nous arrivons dans un de ces lieux improbables qui font le charme des randonnées: un petit bois de Filaos au milieu d’une rivière fraîche qui batifole avant de s’élancer plus bas dans la cascade, des plaques de rochers noirs accueillants pour la sieste, et trois vaches étiques qui broutent l’herbe rase; son coupe-coupe à la main, un employé de l’ONF longe le chemin de randonnée pour le nettoyer de ses envahisseurs verts.
Épuisés mais ravis, d’autres randonneurs se sont arrêtés là et pique niquent joyeusement, à la mode réunionnaise.

Encore une autre solide montée, et voilà, improbable, une prairie presque grande et bien verte, avec douze vaches paisibles… on se croirait dans le Vercors !!!
Des randonneurs « Zoreilles » – des métros – nous disent: « Vous y êtes presque, plus que 45 minutes de descente ». Eux aussi ont été contaminés par les Mafatais: après deux heures de descente ET de montée (méfiez vous des descentes, elles sont toujours suivies de montées!!!), nous atteignons enfin l’ilet (ou hameau) de « La Nouvelle ».

La, changement de temps, de siècle presque: on retrouve une Poste, des Gites confortables, des Bars, une école de 30 enfants… Nous sommes au centre du cirque de Mafate, sans l’ombre d’une route à des kilomètres à la ronde, et pourtant c’est déjà la civilisation.

Accompagnées des mamans, nos petites filles sont arrivées ce soir, courageusement par un autre chemin qu’il leur faudra remonter demain.
Autour du repas créole, la soirée est magnifique: sourires enfantins, jeux de Dominos, histoires de fées en serrant les doudous, nuit dans de confortables dortoirs à six personnes….

Le lendemain, le jour qui se lève est vraiment magique et si lumineux; la vue sur les remparts du volcan, le soleil qui arrive doucement là haut, les ilets lointains, tout petits… et puis très vite la ronde des hélicoptères à tout faire: approvisionnement, poubelles, carburants, touristes et courrier…

Nous remontons sur le bord du volcan, avec les toutes petites jambes de nos toutes petites filles.
Les marches d’escalier sur les chemins sont … énormes pour nos petites montagnardes ! Heureusement les épaules des papas et tontons se feront accueillantes pour la plus petite.

Pour elles, c’est la vraie grande randonnée. Heureusement chaque halte est l’occasion d’une distribution de bonbons, de jeux de cache-cache ou de balançoire sur les Tamarins tordus pendant que les grands font la sieste ….

Enfin, c’est l’arrivée au « Col des bœufs » où nous retrouvons le confort des voitures, pour redescendre dans le deuxième Cirque de la Réunion, celui de Salazie.
Un peu plus ouvert, sa fraicheur est aussi plus souriante; et puis, … il y a une route!!!
Les ilets que nous croisons ont des noms magnifiques: Bois de Pomme, Mare à Citrons, Piton La-fesse, Mare à Poule d’eau, …
Devant les cases rutilantes aux couleurs vives, les anciens attendent le temps qui passe avec leurs inévitables chapeaux noirs. La route sinueuse traverse des gorges arrosées de cascades, croise le « Voile de la Mariée » rutilant au soleil.

C’est déjà la fin du rêve??? Derrière, bercées dans la voiture, les petites filles dorment.

Nov
21

Randonnée dans le cirque de Mafate, à la Réunion – Le départ

Il fait déjà chaud et humide, en ce matin d’automne austral à l’ouest de l’Ile de la Réunion.
Nous sommes partis très tôt de la maison pour trois jours de randonnée pédestre dans le magique cirque de Mafate, au centre de l’Ile. Trois jours de retrouvailles franches et fortes avec mes fils et mon gendre.

Ici, pas de route, pas de voitures, nous croiserons seulement des randonneurs, des oiseaux, du soleil et de petits chemins de cailloux noirs dans un paysage toujours surprenant: le cirque de Mafate est un ancien cratère effondré sur lui même, torturé, cassé, secret, brutal.. Dieu, en créant le monde, a dû y jeter tout le reste de rochers, de torrents et de beauté qui lui restaient.

Le départ se fait à 800 mètres d’altitude, dans une forêt claire de fougères arborescentes, de petits Tamarins et d’Aloès en fleurs.

Après une bonne heure d’ascension, nous arrivons au début du chemin de la « canalisation des Orangers ».
Cheminement improbable à mi hauteur du rempart quasi-vertical du cratère du volcan. La vue sur le cirque y est incroyable: pics vertigineux et « ravines » presque sèches en bas. Ici la nature est vierge et brute, telle une ère primaire rien que pour nous.

Les pas se suivent maintenant, rythmés par les oiseaux et les chaussures qui crissent sur les cailloux noirs. Le soleil tape déjà fort; il étouffe les sons. Un peu courbés, nous ne pensons qu’au pied qui nous précède, au prochain rocher, au tournant du chemin, à l’eau encore fraiche qui glougloute dans le sac,…

Un petit tunnel frais. La canalisation « coupe » un nez de montagne, et nous voilà devant… une cascade qui ruisselle et inonde le chemin, douchant ainsi les randonneurs assommés de chaleur.
A la Réunion, ile volcanique, les sources sortent du milieu des falaises de basalte en différents endroits, comme des voiles de mariée.
La canalisation et son chemin prennent fin à la prise d’eau des orangers. Voilà un lieu enchanteur, secret, caché dans une anfractuosité de rocher et repaire d’oiseaux bavards. C’est l’heure d’une pause méritée.

C’est la fin du seul chemin presque plat du cirque de Mafate; commence alors une succession de rudes montées dans des lits de torrents, de descentes en escaliers improbables qui dégringolent, glissants sous les toiles d’araignées géantes; au détour d’un chemin, un petit sanctuaire rouge dédié au Saint Local, Saint Expédit. Il est fameux, dit-t-on, pour « expédier » vos ennemis dans l’autre monde!!!
Plus loin, en haut d’une raide grimpette, notre chemin croise celui du belvédère du Maïdo, véritable échelle de cirque qui escalade le rempart du volcan sur 1200 mètres d’un tout petit chemin pour chèvres expertes, en plein soleil.
Les Mafatais vous grimpent çà en 1h10, comme ça, par habitude….

Encore une heure avant d’arriver à notre Gite de « Roche Plate » en plein coeur du cirque de Mafate. Comme partout à Mafate, le lieu n’est bien sûr pas plat du tout, mais la vue y est somptueuse sur le centre du cirque. Le cratère effondré de l’énorme volcan est torturé, violent, coupant et profond.

Le gite rouge est un petit point lumineux dans la nuit qui tombe. Chaleureux, il est perché sur une plate forme face au spectacle magique du cirque ; ici l’électricité et l’eau chaude sont fournis par le soleil.
Notre hôte a construit son beau gite seul, de ses mains, en 5 ans de labeur acharné contre la nature brute. Bravo!!!

Nous voilà installés, ou plutôt effondrés sur des sièges, face au grand spectacle de cette nature vierge, ce calme grandiose. Les jambes sont bien fatiguées, les pieds douloureux, mais nos yeux se dilatent avec ravissement. Et puis, que c’est bon une « Dodo » bien fraiche, la bière locale!!!

Punch, carry poulet, riz blanc, grains: notre repas créole typiquement réunionnais est servi par un vrai Mafatais, un coureur de volcan au grand cœur, conteur souriant et doux. Il nous dira que « demain, pour aller à l’Ilet de «la Nouvelle », c’est plat et rapide »!!! Mais méfiez-vous, multipliez tout au moins par deux, et souvenez-vous: à Mafate, RIEN n’est jamais plat!!!!!

Il n’est que 9 heures et nous dormons déjà…

[A lire aussi, la suite: randonnée en famille dans le cirque de Mafate..]