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Jan
30

Les chemins de Compostelle (7): Le sud ouest, les Landes et la forêt.

Dans la suite de notre série sur les chemins de Compostelle, Joël nous emmène dans le sud-ouest:

Moissac
Moissac
Ville attachante entre un canal et le bord du Tarn, Moissac regorge de souvenirs du temps des Pèlerinages.

Bien sûr, l’abbatiale Saint-Pierre est un passage incontournable, tant elle est renommée; depuis la place, cette lourde bâtisse de briques roses, cette porte fortifiée, ce tympan sculpté sont des merveilles. J’ai aimé que cette église soit vernissée de couleurs pastels; l’œil en est satisfait. Faites une visite du Palais de l’abbaye, car ça en vaut la peine pour le dépaysement.

Je vous conseille cependant d’aller vous « perdre » dans le Cloître, situé à coté et qui est bouleversant de poésie et de sourde beauté. La promenade le long des fines colonnes sculptées, le calme du lieu, les motifs des décors des chapiteaux sont un régal des yeux. Toute une histoire du christianisme est ici représentée, de façon naïve et simple, souvent souriante.

En ville, longez le beau canal latéral à la Garonne vers le curieux « Pont tournant » qui s’efface pour laisser passer un bateau un peu plus gros que les autres. Promenez vous le long du Tarn, dans le très beau parc qui longe la vieille ville pour rejoindre le Pont Napoléon construit de briques roses; les maisons anciennes, l’eau fraîche qui paresse doucement, les oiseaux bavards, tout cela … nous rend heureux

A cela il faut ajouter que Moissac est une halte majeure sur notre Chemin de Compostelle: Gites d’étapes, chambres d’hôtes, restaurants accueillants, que demander de plus?

Lectoure
Petite ville discrète du Gers, c’est un lieu de passage historique; sur le chemin de Compostelle bien sûr, mais aussi bien avant, car c’était une voie romaine et une place forte gauloise.
Ce bourg vaut par les promenades à faire dans les rues pour découvrir une multitude de souvenirs du passé: les maisons fortes des protestants, les anciennes portes lancéolées ainsi que les restes de châteaux qui furent « forts »….
J’ai aimé le clocher de la Cathédrale Saint-Gervais, coincé dans une rue étroite, mais qui s’élève droit vers le ciel en se rétrécissant par étages sur cinq niveaux, comme une tour de Babel improbable.

A bientôt pour continuer notre périple et pélerinage en terre de Compostelle…

A lire aussi:
Les Chemins de Compostelle(1): un peu d’histoire

Les chemins de Compostelle(2): la préparation au pèlerinage

Chemins de Compostelle(3): la Via Podiensis, du Puy-en-Velay à Saint-Jean pied de Port

Compostelle-Via Podiensis (4) Le haut pays: Le Gévaudan, la Margeride, l’Aubrac

Compostelle – Via Podiensis (5): L’aveyron, le Lot et les contreforts du Massif central – Conques et Estaing

Fév
21

Les Chemins de Compostelle: un peu d’histoire (1)

Camino Francès - Saint Jacques de Compostelle

Nos GR modernes – chemins de Grande Randonnée – nous promènent dans notre belle France, à la découverte de paysages et de monuments, mais aussi sur les pas de nos grands ancêtres. Parmi les plus connus, le Pèlerinage de « Saint Jacques de Compostelle » est un mythe qui parle à beaucoup, fait tourner la tête et relever le regard:

C’est un beau, un vrai défi dans notre monde motorisé et informatisé que de faire à pied le pèlerinage de Compostelle, en partant du Puy-en-Velay via le massif central et en direction de la frontière espagnole, par le col de Roncevaux.

En dehors du challenge personnel et physique que cela représente, c’est une manière de sortir du monde moderne, stressé et pressé. Vers le lent cheminement dans la nature, vers un but ancestral, un but de vie. Cela raccroche l’homo technicus agité que nous sommes devenus aux vrais valeurs de notre histoire, à la nature simple, belle et lente.

Le pèlerinage de Saint Jacques de Compostelle est né vers l’an 800, soit pour vous situer dans le temps du temps du Couronnement de Charlemagne, 3 siècles et demi après la chute de l’empire romain…

Vers l’an 800 donc, un certain Pélagius aurait découvert dans un improbable bourg du fond de la Galice, Compostelle, une tombe qu’il aurait identifié comme étant celle de l’apôtre Jacques, le frère de Jean l’évangéliste.

Est ce probable ou même possible? Peu importe en fait, car le principal pour les gens de ce temps, et pour nous d’ailleurs, c’est le résultat. En effet, les Pèlerinages font alors partie intégrante de la vie religieuse de ces temps reculés si attachants.

Une Tradition fort ancienne, antérieure à cette « découverte », faisait d’ailleurs déjà de Jacques l’évangélisateur de l’Espagne. Jacques l’apôtre était le fils de Zébédée; Il faisait partie de ce qu’on nommerait aujourd’hui le premier cercle de Jésus, les « 12 », d’où son importance dans l’imaginaire des pèlerins du moyen-âge. C’était aussi un simple artisan pêcheur avec son père sur le lac de Galilée, au nord de la terre sainte, la Palestine.

Jésus l’aurait appelé « Boanerges », ce qui signifiait  » Fils du tonnerre ». Un caractère fort, une personnalité, ce Jacques!!!

On construit donc une église pour honorer la tombe de l’apôtre, on s’agite beaucoup dans les couvents, tout cela se sait, étonne, enthousiasme, et le sentiment mystique très développé de l’époque fait le reste: Il attire des foules serrées de pèlerins de toute l’Europe chrétienne très mystique d’alors et le pèlerinage ne s’est, de fait, plus arrêté depuis.

A la semaine prochaine sur les chemins de Compostelle !


A lire aussi:
Les chemins de Compostelle: la préparation au pélerinage (2)
Les Chemins de Compostelle: la Via Podiensis, du Puy-en-Velay à Saint-Jean pied de Port (3)

Déc
16

Le Pays de Saumur: Chateaux, Loire et souvenirs du Moyen-age

Souvenirs de Vacances: Nous sommes installés dans le paisible Camping à la ferme de Lenay, au bord du Thouet, nonchalante rivière qui rejoint doucement la Loire à Saumur. Charme de l’eau lente où les canards et les huppes font le spectacle vers la vieille barque bleue, sous les arbres qui se penchent.

A deux kilomètres, en haut d’un promontoire de grès blanc, Montreuil-Bellay est une enceinte aux curieuses pierres en diamants qui court autour du bourg. Des maisons blanches et fleuries, construites et comme sculptées dans la fragile pierre de Tuffeau, nous conduisent au Château.

Il est grand ce château, avec des tours élancées, des fossés profonds, une belle chapelle, des cuisines incroyables. En dehors des circuits touristiques, il nous est un peu réservé. Comme le disait Ronsard en parlant de la « douceur angevine », on s’y sent au calme, en paix.

Sur une autre petite hauteur, on trouve le Puy Notre Dame. Dans la grande rue, avez-vous vu en levant le nez les enseignes des magasins? En fer découpé, des personnages naïfs nous montrent le travail de leurs « patrons »: coiffeur, aubergiste, tailleur, notaire…  Peu de gens savaient lire au temps des rois!!

Massive mais élancée, la Cathédrale est étonnante de grandeur majestueuse. Certains disent qu’au Moyen Age c’était un des relais sur le chemin des Pèlerinages vers Saint Jacques de Compostelle et vers le Mont Saint Michel. (les « Jacquets » et les « Miquelots »).

En fait, il n’existait pas alors de «Chemins de Compostelle»: c’étaient  des routes et chemins qui permettaient de se rendre en Espagne, vers le lointain royaume de Galice. Parmi ces voyageurs, chevaliers, soldats, marchands, artisans, clercs, … des pèlerins étaient sûrement partis explicitement pour vénérer les reliques de Saint Jacques, accomplir un vœu, obtenir une grâce … Mais ils empruntaient les chemins de tout le monde, comme nous aujourd’hui!!.

Au détour d’une ruelle, une «champignonnière» est creusée dans le Tuffeau, roche tendre et blanche. Il y fait frais et sombre; les champignons grandissent là par rangées serrées, à l’ombre humide d’un fond de cave. C’est magique, cette production sous la terre!!!

La route descends vers la Loire et Saumur. Perché en haut de son rocher posé bord du fleuve, le magnifique château de Philippe Auguste accroche le regard. L’accès, par un parc surplombant le fleuve, est loin de la fièvre de Saumur la touristique. Fenêtres à la française, pont levis, tours de gardes, le dépaysement est …royal !!

Deux choses à faire ici: baladez-vous le long de la Loire; elle semble musarder dans la plaine, prendre son temps ; les îles changeantes, les oiseaux au raz de l’eau voguant sur le calme du temps qui passe, les bouquets d’arbres perdus au milieu du fleuve.. Tout ici est douceur et beauté.

Autre curiosité à ne pas rater, le Musée des Blindés. Ce sont les successeurs des lourds chevaux des charges de cavaleries de nos fiers Chevaliers du Moyen-age.

Il est vraiment impressionnant de voir l’ingéniosité et l’acharnement des hommes qui travaillent sans relâche depuis la nuit des temps à pouvoir mieux s’entre-tuer, avec honneur dit -on, mais sûrement avec de plus en plus d’efficacité folle !

A la semaine prochaine.