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Oct
3

Compiègne et les champs de batailles de 1914

Chemin des Dames.

Octobre, et une certaine nostalgie flotte dans l’air doux de l’Oise, aux alentours de Compiègne. Il fait encore beau et la paix semble établie ici de toute éternité.

Et pourtant, à l’automne 1918 à quelque kilomètres de là au bout d’un émissaire de voies ferrées, on y signait la fin d’une guerre effroyable, d’un conflit démentiel qui a dévasté la région pendant 5 ans. Au milieu d’une clairière trône un wagon de chemin de fer, majestueux: Après presque 10 millions de morts, des hommes mettent finalement un terme à des combats déments, commencés presque par hasard et qui ont débordé sur le monde entier, les océans et jusqu’en Afrique, ravageant ainsi la civilisation occidentale…

Plus au nord, on trouve le musée du Chemin des Dames. Ici , pendant des années, des hommes se sont battus farouchement dans la boue, dans des tunnels, au corps a corps et sous les bombes…. Pour arriver jusque là, on côtoie plusieurs cimetières, monotones alignements de milliers de croix blanches. Des noms anglais, français, africains s’y côtoient pour l’éternité: des vies détruites dans la fureur d’alors, sans raison à nos yeux d’aujourd’hui.
Il faut voir les photos présentées, jaunies mais si irréelles, dans un paysage dévasté de cauchemar. Ce petit moignon d’arbre qui reste au bord d’un chemin torturé, boueux, encombré de charrettes de munitions, avec des jambes et des bras qui dépassent du talus…

On a de la peine à concevoir les raisons des hommes qui ont voulu ça, froidement, pour la « gloire » de leur pays ; et pourtant, à l’époque, c’était un honneur que de défendre sa patrie. Le beau militaire était admiré par les jeunes filles, et les costumes chamarrés des militaires et des soldats brillaient dans les soirées mondaines.

Et pour ne pas finir cette journée d’automne sur une note trop triste et profiter des autres atouts de la région, rentrez à Compiègne visiter le Château de Compiègne, baladez-vous dans son grand parc qui en cette époque flamboie des couleurs d’automne.
C’est le type même de la forêt de haute futaie aménagée à la française, avec des chemins qui se croisent à 90°, des sangliers et hardes de cerfs. Les Bonaparte y organisaient leurs chasses impériales.
Visitez les divers musées du château, dont un consacré à l’automobile et au tourisme, ou bien visitez les appartements de Napoléon et de l’Impératrice…
Enfin, ne quittez pas Compiègne sans faire un tour du coté de l’hôtel de ville, pour admirer au sommet du beffroi les trois Picantins habillés dans leurs costumes du XVIème siècle. Ils représentent les trois ennemis traditionnels de la France d’un autre temps, Langlois l’Anglais, Flandrin des Flandres, et Lansquenet le Germanique. Depuis cinq siècles, ceux-ci « piquent » les heures des habitants de la ville en faisant sonner les cloches de leurs maillets de bois.

A bientôt pour une autre balade !

Juin
27

De Bastia a Canari, vers le Cap Corse

Bastia

Bastia. Soleil, accent qui chante, poésie insulaire. Les ports de la Méditerranée se ressemblent, mais Bastia est fière. C’est la Corse, entre cigales et vendetta….

Nous passons près de la petite gare – oui une gare! – et nous voilà bientôt dans la plaine qui s’étale vers le sud, avec l’immense plage de l’ile qui s’étend loin entre lagune et mer. Il y a trop de villas de touristes….

Direction la montagne et la forêt sèche. Depuis le col de Téguime, la vue sur la cote ouest, dé séchée et rocheuse est superbe; nous redescendons au travers des vignobles de Patrimonio, le plus joyeux vin rosé que je connaisse.

Saint Florent
est un raccourci de petit port : renfoncé, adorable, avec un petit village solitaire autour, et deux restaurants. Mais que la montagne est sublime, forte et sèche, sévère. On comprends le caractère ténébreux de ses habitants.
Un peu plus loin, une tour génoise solitaire, ronde et insolite, plantée là en bordure de la plage d’Albo. Ça fait drôle de voir ce presque- fort au bord de l’eau. Devant nous, la mer est curieusement blanc laiteux le long de la cote abrupte.

En continuant la route, nous arrivons vers une usine abandonnée qui escalade la montagne presque depuis  le bord de l’eau. C’est une ancienne mine d’amiante, désormais fermée. La mer reste toujours blanche irisée ici et les vagues continuent de remuer la vase d’amiante. Ce n’est probablement pas le meilleur endroit pour les poissons…
Plus loin, un bâtiment utilisé pour des colonies de vacances est situé au bord de la route, dans un tournant. C’est vraiment isolé et que le paysage est beau!! J’y ai passé un superbe été.

A Canari sur la place du village où quelques hommes sans âge, assis sous un énorme platane, regardent le temps passer, un panneau indique « Pinzuta ». Adorable hameau dans une foret de chênes, et son nom veut dire « jeune fille » en Corse!!

On trouve dans ces petits villages pleins de charme de nombreuses chambres d’hôtes chaleureuses qui permettent de faire des randonnées sublimes dans un paysage de crêtes et de vallons d’une sauvage beauté.
A la semaine prochaine !

Mai
30

Le Pays Basque par la côte et l’océan

Biarritz surfer

Aujourd’hui, nous partons d’Anglet, une superbe plage à l’embouchure de l’Adour à 5 petits kilomètres de Bayonne, et à deux pas d’un Golf mythique dans la forêt landaise.

La plage est fabuleuse, et le cheminement piéton est beau, bordé de pins…des landes, bien sûr !

Immense et large, la plage est balayée par des rouleaux constants qui arrivent du milieu de l’atlantique. Là, une foule de … surfeurs ou d’apprentis surfeurs. C’est une des plus belles plages françaises pour ce sport et ils sont peut-être 100, 200 à plonger dans les rouleaux, pagayer, tenter sans toujours y réussir à se lever sur la planche pour prendre une vague. Le mythique « tube », fantasme des surfeurs, attend son heure. Glisse improbable… on rêve.

La ville suivante, c’est Biarritz. Il faut se promener sur le quai occupé par les énormes palais rococos construits par Napoléon III. Descendez jusqu’au petit port, si petit qu’on le prendrait pour un mignon port jouet ! Puis continuez la balade jusqu’au « rocher de la vierge », vous faire arroser par les rouleaux au milieu des touristes.

Au sud de Biarritz, garez votre voiture et partez à pied sur le chemin qui longe la mer, la côte des Basques. La vue y est magnifique, sauvage, et le sentier bien aménagé.

Avant Saint Jean de Luz, nous sortons un peu de la route principale.  Dans les villages, les maisons blanches à montants rouge sombre débordent de fleurs partout. Avec les Pyrénées en toile de fond, c’est une vue magnifique !

Garez vous sur le parking de Saint Jean de Luz et partez à pieds dans la ville vers le port. Un enchantement. Un petit restaurant sur le port est l’endroit idéal pour profiter de la baie et des mouvements des bateaux.

On arrive ensuite à Hendaye, le bout de la France. La plage reste superbe, mais la ville aux faux-airs de vacances des années 50 manque un peu de charme.

Je vous propose néanmoins une expérience amusante: avancez vers la frontière de l’autre coté de la Bidassoa, et regardez… l’aéroport de Irun Saint Sébastien!!! La petite piste d’atterrissage, courte et entourée d’immeubles, semble parfaitement incongrue à un endroit pareil!!

Avant la fin de la journée, un tour de l’autre coté de la frontière vers l’Espagne, pour rapporter du « Touron » bien sûr, et puis quelques bonnes bouteilles…

A la semaine prochaine

Mai
17

Les balades de Joel: Un Mariage Créole à la Réunion

Aujourd’hui , je vous invite pour une balade merveilleuse, un Mariage Créole à la Réunion. C’est l’une des trois grandes fêtes de famille pour les réunionnais: le Baptême, la Communion et le Mariage.

Depuis 3 mois, les futurs mariés vont chez leurs invités – plus d’une centaine – pour le rite de l’invitation: On reçoit les futurs époux, on parle, et .. on donne un chèque en guise de cadeau de mariage: Merci, embrassades, à dans trois mois.

Pour un mariage, les essayages de la robe de la mariée ont été nombreux, secrets, plein de bavardages. Hors la maman et la future mariée, personne ne doit la voir avant !!!

Une couleur dominante a été choisie pour le mariage, le Orange avec ses couleurs assorties: chocolat et ivoire.

On court les magasins colorés et les marchés animés de l’ile pour trouver LA cravate orange, LA robe marron des petites filles d’honneur avec des bords oranges, LA pochette orange à broderies …

Il faut aussi bien sûr prévoir le véhicule blanc, immense, qui va amener la mariée jusqu’à la mairie puis l’église, puis transporter cérémonieusement les mariés après la cérémonie. Un photographe officiel immortalisera ce grand jour.

La future mariée s’enferme chez sa Maman pendant les deux derniers jours pour tous ces préparatifs indispensables, secrets bien sur !!!

Le grand jour arrive enfin. La maison des parents de la mariée a été décorée pour la circonstance de grandes feuilles de palmiers ornées de rubans et nœuds aux couleurs de la noce. Fébrilité, conciliabules, impatience, …

Un grand défilé de voitures arrive devant la Mairie, là haut, dans le parc entre volcan et océan, écrin vert entre noir et bleu.. Beaux costumes, sourires et embrassades …

Et puis voilà la grande voiture blanche, rutilante, solennelle. A l’arrière, la Mariée, souriante et grave,  est accompagnée de son père, beau et fier comme un coq !!

Que la mariée est belle dans sa robe de soleil, souriante, heureuse, sérieuse aussi. Enfin le grand jour si longtemps attendu.

Cérémonie solennelle mais chaude, importante. Une larme ici, un sourire attendri là, de l’émotion partout. C’est la vie qui change. Vive les Mariés !!!!

La procession suit jusqu’à l’église, où le prêtre prononcera les bénédictions d’usage après les échanges de vœux et d’alliances. Une église aux portes et fenêtres ouvertes, on y entend la mer et les oiseaux. Le bonheur.

Puis direction la plage de « Grand Anse » au sud de l’ile entre Saint Pierre et Saint Joseph, un jardin magique plein de Filaos et de palmiers au bord du Lagon. Les oiseaux volettent autour des mariés pour leur faire fête.. Le lieu est visiblement un passage obligé de tous les mariages du jour, les couleurs s’y croisent, groupe lilas, mariage vert anis… et le notre en orange !

Pendant trois heures, ils vont … sourire, poser devant les photographes, au soleil couchant, en famille, romantiquement seuls, avec leurs petites filles d’honneur… Un temps décroché, magique, adorable.

Le soir, réception dans une grande salle scintillante dans  » les hauts » (il ferait presque froid!), décorée de banderoles oranges, de lumignons, de vasques de fleurs multicolores. Les invités se suivent autour de la salle et sur un petit pont décoré de fleurs oranges et de lumières, pour arriver devant les mariés et parents rassemblés afin de leur présenter un par un leurs félicitations…  La fin de ce parcours, c’est bien sûr l’apéritif !

Après un classique Diaporama de la vie « avant », on défile devant un gigantesque choix de Carrys réunionnais fumants et appétissants.. Nos jeunes mariés ont une table à part, bien en vue de tous et fastueusement décorée. Solennité bon enfant, ce sont eux les rois de la fête ce soir !

Musique. Les mariés ouvrent le bal, et voilà tout le monde qui danse: Séga, Maloya, Zouk mais aussi slow et musique pop. Rythmes gais et entrainants, danses ébouriffées des jeunes et des moins jeunes. La joie simple, heureuse et souriante.. Vive les Mariés !!!

Il est minuit, on partage le Gâteau, on boit à la santé des mariés le Champagne léger et pétillant.

Une toute petite nuit, et puis …. on recommence le lendemain dès midi !!!!! La tradition ici à la Réunion, c’est le « Rogaton » du lendemain.. Le papa ne s’est pas couché et est allé directement aux fourneaux, pour préparer avec l’aide d’autres proches une seconde réception plus informelle pour la famille et des amis proches.
De nouveau on déguste les Samoussas, apéritifs et autres rhums arrangés « maison »,et  d’immenses Carris parfumés, des rires et de la musique partout….

Que de joie à être ensemble, malgré les petits yeux fatigués de certains. Danse, chansons, promenades dans les jardins vers les pitons…. C »est un mariage créole plein de couleurs et de bonheur à la Réunion.