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Juin
19

Balade en Finistère sud: le pays Bigouden

Aujourd’hui Joel nous emmène en balade dans le pays Bigouden en Bretagne, …
« ou comment faire connaître à mes enfants MA Bretagne en une journée ».


Nous sommes à Beg Meil, sur la côte bretonne au sud de Fouesnant à l’occasion d’un grand rassemblement de la famille.
Le long de la plage se cache une lagune secrète, peuplée d’iris jaunes, de petits lacs miroitants, de canards et de Puffins. Les routes sont bordées d’allées de Rhododendrons mauves géants. Un enchantement.

J’emmène mes enfants faire le tour de « ma » Bretagne, celle qui fleure bon les vacances de mon enfance, me chantent breton, rêvent la mer et le Kouign-amann.

Première étape: Quimper, la grande ville bretonnante, étalée au bord de l’Odet. L’Odet est une rivière, bien sur, mais c’est aussi un … bras de mer, car la marée y remonte chaque jour faisant apparaître tantôt les fonds vaseux, tantôt une magnifique ria avec les bateaux qui remontent – certains à la voile – depuis l’océan.
Visite obligatoire de la cathédrale Saint Corentin, élancée, immense, avec son chœur … tordu. Enfant j’y cherchait sur les vitraux des korrigans !

Douarnenez est le port de naissance de mon père. Petit port sardinier industrieux, finalement sévère, mais plein de charme. Dans mon souvenir, le splendide « Port Rhu » était alors un cimetière de bateau, sombre et aux odeurs fortes. Au fond de la baie, avant les immenses plages du Ris et de Trez Malaouen se trouvent « les Plomar’ch ». Ilot de verdure et de calme en face de la baie immense, c’est de là que partit le Roi Gradlon pour sa ville d’Is, ville mythique noyée au fond de la baie.
Avant de quitter Douarnenez, nous achetons bien sûr la spécialité du lieu, un Kouign-amann. Dans mes souvenirs d’enfant, j’en sent encore ce goût beurré-sucré-caramélisé-craquant qu’on ne disait pas alors source de maxi calories …

La route vers le sud traverse des paysages sauvages aux terres pauvres. Nous avons laissé Pont Croix et Audièrne pour aller voir le calvaire de Tronoën.
Ce calvaire, un des plus beaux de Bretagne, raconte la vie des petites gens au travers de l’histoire sainte. Les personnages sont Bretons !!! Toute une vie naïve représentée par ces petits personnages un peu rongés par le grand vent du large…

A deux kilomètres, la grande plage du bout du pays Bigouden, trente kilomètres de grèves sauvagement battues par les grandes vagues du large. Surfers et anciens bunkers s’y disputent les vagues.
L’odeur de mer, les grands oiseaux qui planent malgré les rafales, les coquillages « découverts » par nos petites filles, l’infini de l’océan …

Au sud, le Guilvinec est le port breton actuellement le plus spectaculaire ; il faut être là, sur la terrasse qui surplombe la criée, au retour de pèche des chalutiers : course depuis le bout de la mer pour arriver le premier, beau virage derrière la jetée, là, sous nos yeux, pour accoster, cris des marins …
Les mouettes plongent pour attraper les débris de poissons jetés par les matelots qui trient et classent la pèche à l’arrière des bateaux aux noms chantants.
Les caisses de poissons multicolores défilent, s’entassent, partent sur des chariots branlants vers les « camions frigorifiques » des mareyeurs qui vont livrer, demain matin, leur marchandises à Paris et dans les grandes villes.
Le vent se lève, le soleil se couche ; verrons nous ce soir le « rayon vert » ?

Et voilà, notre visite express de « ma » Bretagne est finie ! Retour vers ce village de vacances aux faux airs de Barbapapa… comme il n’en existait pas dans mes rêves de gosse, mais qui est bien agréable.

A une autre fois pour une autre balade !

Fév
1

De Quimper à l’ile de Sein

Bretagne: Nous sommes à Quimper et partons en balade vers l’ile de Sein.

Au bord de l’Odet, dans le quartier actif de Quimper, la maison de mon grand-père était massive, faite de grosses pierres grises.

Dans mes souvenirs d’enfant, elle était immense, sombre, remplie de «meubles bretons», mais surtout secrète au deuxième étage, là où se trouvait le vieux théâtre d’ombres chinoises, les postes de radio à galène et les livres d’histoires fantastiques de korrigans, la nuit, dans les landes ventées.

Dans le jardin clos aux dalles glissantes, il y avait des framboises rouges et gouteuses, juste avant le garage de la «Rosalie» dans laquelle on montait avec des marche-pieds. Une odeur d’humidité salée flottait dans ces pièces mal chauffées, jamais chaudes même en été. Mais est-ce un souci quand on a 11 ans ?

De l’autre coté de la route, la boulangerie où l’on allait chercher le Kouignamann encore chaud, dessert beurré-doré-sucré de nos vacances.

Lors des grandes marées, la marée haute remonte jusqu’au centre de la ville; l’eau douce y lutte avec la mer et s’y mélange comme à regret !!!  Dans le centre ancien de cette ville tellement attachante à force d’être «bretonnante», au milieu de la place centrale se trouve la cathédrale Saint Corentin. Mais le saviez-vous? La cathédrale de l’évêque Corentin est… tordue!!! C’est vrai qu’elle est splendide, tant de dehors que à l’intérieur; mais les constructeurs ont dû changer d’avis en la construisant et elle tourne après le chœur !!

Départ pour l’île de Sein. Nous nous retrouvons au minuscule port de Bestrée, vers le Cap Sizun, juste au sud de la pointe du Raz. Une bien courte jetée protège tout juste des lames qui arrivent de l’océan. Le bateau vert de notre pécheur bouchonne en bas de l’escalier humide…

Monter à bord est un peu sportif, mais le spectacle est grandiose: les rochers de Raz sont battus par les immenses rouleaux du large qui viennent éclater furieusement en mousse blanche contre les rochers. L’odeur d’iode et de varech, le bruit profond des vagues, les nuages qui volent, poussés par des mouettes criardes, c’est la nature brute du bout de la France.

Une petite heure de traversée parmi un fouillis de rochers, d‘iles, de phares, d’embruns et de courants. Notre pêcheur est un expert pour se faufiler ainsi parmi les écueils dont certains affleurent à peine!

Notre ile est la dernière d’une série de petites terres de contes de fées, battues par les longues vagues qui courent depuis l’Amérique. L’ile de Sein est petite, plate, ventée, posée au milieu de l’océan parmi les mouettes. Au delà, rien.

Le petit port de Sein se résume lui aussi à une jetée de granit brun moussu. Le phare de Men-Brial, blanc et vert, se dresse devant le bourg. Les maisons sont basses, blanches et grises, resserrées. Une langue de sable bordée de deux plages, et nous voilà au bout!! Où est l’ile? Où sont les champs, les arbres, les espaces pour courir?

Ici, la dure vie des pêcheurs ne reposait que sur la pêche et le travail en mer, par tous les temps. Les Sennans étaient des hommes.

Du petit port ne partent maintenant que quelques rares pêcheurs, mais surtout de fiers voiliers de tourisme, blancs et élancés.

Plus de « boëte » pour les poissons, plus de goémons qui brûlent pour fumer les maigres champs, plus de corne de brume hurlante lors des tempêtes d’hiver. Le tourisme et la civilisation sont là, avec leur chambres d’hôtes typiques

Nous nous en retournons à regrets, laissant derrière nous un temps qui fut dur, mais combien attachant. Vive la Bretagne.

A la semaine prochaine !